Y a-t-il un vêtement que vous aimez particulièrement porter ? Un pull, passé de mode, peut-être trop grand, mais qui vous réconforte ? Connaissez-vous une personne dont la simple vue fait monter une tension en vous ? Vous arrive-t-il de procrastiner malgré votre volonté d’avancer ? Nous sommes faits d’habitudes et de réflexes qui échappent parfois à la logique. Certains nous portent quand d’autres gagneraient à s’estomper. Alors, abordons ensemble un principe qui fait parler de lui : la programmation neurolinguistique. Vous voulez transformer vos réflexes pour les rendre plus productifs ? Testez ces techniques de PNL pour les débutants.
Qu'est-ce que la PNL ?
La programmation neurolinguistique (PNL), c’est avant tout un ensemble d’outils qui modifient nos comportements automatiques. Derrière ce nom très technique se cachent en réalité des concepts étonnamment simples.
Notre cerveau est une véritable machine à association. Il ne peut s’empêcher de chercher des règles pour tout. Et surtout, il suit les règles quoi qu’il arrive, mais de quelles règles parlons-nous ? Il peut s'agir de mettre en correspondance :
une cause et un effet ;
une affirmation et sa signification ;
un contexte et un état émotionnel...
Admettons que vous fassiez une belle rencontre et qu'elle provoque une émotion forte chez vous. Les conditions sont réunies pour que votre cerveau associe cet état interne à un élément du contexte : un vêtement que vous portez, la musique que vous entendez peut-être à ce moment-là, le parfum de la personne.
Alors, une question se pose : peut-on choisir et provoquer les associations ? La réponse est oui et nous y revenons dans un instant.
Richard Bandler et John Grinder associent leurs compétences en linguistique, en psychologie et en informatique en 1973. Ils en tirent alors la première version de la PNL. Ils postulent alors que nous sommes des machines biologiques (des systèmes neurologiques) qui appliquent des règles propres à chacun (un programme) en fonction de nos perceptions (le langage). La PNL vise justement à comprendre, transformer, voire à programmer volontairement des règles.
Chacun peut appliquer la PNL seul. Cependant, l’aide d’un coach permet d’obtenir des effets plus flagrants. Il vous aide à vous poser des questions plus pertinentes, à réaliser les différentes étapes au meilleur moment ou à vérifier la programmation par exemple.
Quelques exercices de PNL pour les débutants
1 - L’ancrage
L’ancrage consiste à associer une émotion, une sensation, un état interne, par nature difficile à maîtriser, à des gestes que nous pouvons parfaitement contrôler.
La première étape consiste à définir le contexte et le comportement que vous souhaitez changer. Et vous allez chercher un petit peu plus loin que le seul comportement intellectuel. Vous allez trouver quel état émotionnel vous permet d’adopter la bonne attitude. Peut-être que les choses deviendraient plus simples si vous étiez juste détendu. Peut-être que vous avez besoin de sentir que vous jouez le tout pour le tout avant de donner votre maximum. Vous avez peut-être besoin d’un état de surexcitation, de lâcher-prise, de prise de recul, de vous sentir soutenu… Lorsque vous avez trouvé l’état interne dont vous avez besoin, nous pouvons commencer.
Fermez les yeux.
Souvenez-vous d’un épisode de votre vie dans lequel vous viviez intensément l’état interne recherché. Rappelez-vous, où était-ce ? Dans quel environnement ? Entendiez-vous quelque chose de spécial ? Y avait-il de la musique, un bruit naturel ou simplement le silence ? On vous a peut-être dit quelque chose ou vous avez eu une pensée particulière. Qu’avez-vous touché ? Avez-vous mangé quelque chose ou senti une odeur particulière ? Rappelez-vous chaque détail. Laissez remonter les sensations dans le présent.
Lorsque l’état interne est activé, laissez-le gagner en intensité. Choisissez un geste clef. On choisit généralement une pression sur un point du corps. Réalisez ce geste et concentrez-vous sur votre ressenti. Vous êtes en train de l’associer à vos sensations. Alors, évidemment, choisissez un geste que vous ne ferez pas par hasard. Il ne s’agit pas d’entrer dans un état de combativité intense chaque fois que vous serrez la main de quelqu'un.
La répétition permet d’ancrer plus profondément l’état interne. N’hésitez pas à répéter l’exercice plusieurs fois de suite, voire plusieurs jours de suite.
2 - Le recadrage de projet
Le recadrage consiste à observer une situation d’un autre point de vue. Dans la variante que je vous propose ici, il s’agit de faire équipe avec soi-même en alternant les points de vue. Vous ajustez ainsi votre objectif à votre potentiel et vous détectez les situations aidantes grâce à la visualisation.
Quatre feuilles de papier sont posées au sol. Elles portent chacune une inscription qui symbolise un des 4 points de vue suivants :
rêveur ;
accomplisseur ;
critique ;
méta.
La feuille méta représente une situation de neutralité dans laquelle on pense simplement à autre chose. On peut par exemple réaliser une multiplication qui nécessite un peu de concentration ou réfléchir à la météo du lendemain. Cette feuille est souvent placée légèrement à l’écart des autres.
L’exercice se déroule en 3 étapes :
phase de réactivation ;
phase de démarrage ;
phase de dépassement.
La phase de réactivation consiste à trouver le bon état émotionnel pour chacun des rôles. Placez-vous sur le rôle du rêveur et souvenez-vous d’une situation dans laquelle vous vous sentiez créatif et imaginatif. Comme pour l’ancrage, remémorez-vous tous les détails de cette situation puis revenez en position méta et prenez du recul. Placez-vous ensuite dans le rôle de l'accomplisseur et repensez à une situation dans laquelle vous avez réalisé de belles choses puis retournez sur la position méta. Finalement, prenez le rôle du critique et souvenez-vous d’une situation dans laquelle votre sens de l’observation a joué un rôle prépondérant. Revivez les émotions que vous ressentiez à la découverte de chaque obstacle et de chaque nouvelle opportunité. Puis revenez en position méta.
La phase de démarrage vous permet de visualiser votre objectif dans ses moindres détails. Reprenez le rôle du rêveur et imaginez votre idéal. Que feriez-vous avec une baguette magique ? Prenez le rôle de l’accomplisseur et visualisez-vous en train de travailler sur votre projet. Observez-vous. Que faites-vous ? Quelles étapes jalonnent votre idée ? Quels sont les éléments incontournables de votre plan d’action ? Que ressentez-vous lorsque vous avancez sur votre projet ? Revenez sur la feuille méta avant de prendre le rôle du critique. Que pensez-vous de votre projet ? Est-il réaliste ? Peut-il être amélioré ? De quoi avez-vous besoin pour réussir ? Revenez en position méta.
La phase de dépassement vise à combiner tous les points de vue pour en obtenir un plus fort. Reprenez le rôle du rêveur et visualisez à nouveau votre projet en prenant en compte les ajustements suggérés par votre côté critique. Imprégnez-vous des émotions qui s’expriment avant de revenir en position méta. Adoptez la position de l’accomplisseur et voyez les nouveaux détails de votre plan d’action. Imprégnez-vous encore de votre ressenti et de vos émotions avant de revenir en méta. Et adopter, à nouveau, la position du critique.
Votre esprit critique reste insatisfait ? Plusieurs tours dans chaque rôle peuvent être nécessaires pour ajuster votre projet.
3 - Transformer une croyance limitante
Une croyance limitante est une idée, un sentiment, selon lequel nous n’avons pas le droit ou nous n’avons pas le pouvoir de réaliser certaines choses. « Je ne suis pas assez doué pour réussir », « je suis trop timide ».
Les croyances limitantes sont discrètes car nous les exprimons généralement sous forme d’émotions, de façon non verbale et non intellectuelle. Nous constatons des blocages sans prendre conscience qu’ils cachent une croyance limitante. Une première étape consiste donc à observer nos émotions, nos sentiments, ce qu’il se passe en nous lorsque nous vivons une situation difficile. À partir de là, nous pouvons revenir sur une approche plus intellectuelle et chercher la cause de ces émotions. Que dit la petite voix ? C'est votre croyance.
On ne casse pas une conviction. Lorsqu’on veut faire changer quelqu’un d’avis, il est préférable de le challenger par des questions plutôt que de lui dire, de but en blanc, qu’il est bête. Il en va de même avec nos croyances. La seconde étape consiste à accepter l’existence de cette croyance. Qu’elle soit vraie ou fausse, elle est là.
Une expérience passée a, petit à petit, construit la croyance. Le but du jeu consiste alors à comprendre comment notre éducation, notre culture, une succession d’événements, l'opinion de notre entourage nous ont amenés à associer des idées qui sont devenues nos croyances.
Et c’est là que tout se joue. Quand vous avez compris d’où vient la croyance, vous pouvez la déconnecter de son déclencheur. Est-ce que l’avis de notre entourage, les événements passés, les règles héritées de notre culture familiale déterminent la qualité de nos actes aujourd’hui ? On s’aperçoit que ce n'est pas notre passé qui nous limite, mais notre interprétation des événements. Vous pouvez alors chercher 5 exemples dans lesquels la croyance se révèle fausse.
Pour mieux dissocier la croyance de son origine, imaginez que vous placez votre croyance dans une main et les feedbacks dans l’autre. Et dites-vous « mes croyances sont une chose » en insistant sur la main des croyances, puis « mon vécu est une autre chose » en insistant sur la main des feedbacks. À partir de là, sentez-vous libre de créer de nouvelles règles.
Sommes-nous condamnés à rester les mêmes ou pouvons-nous changer ? C’est une grande question. La PNL, elle, nous permet de libérer les ressources que nous avons au fond de nous au moment où nous en avons besoin. Et ça change aussi bien nos résultats que la façon dont nous vivons les événements. Vous savez maintenant pourquoi cette vieille chemise vous réconforte tant.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter notre article sur la qualité du questionnement ou sur l’autohypnose, deux concepts proches de la programmation neurolinguistique. Je vous invite également à vous abonner à la chaîne YouTube de Jo Sainz pour profiter de ses vidéos de motivation hebdomadaires.
À bientôt,
Adrien
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