C’est l’été, les oiseaux gazouillent, une douce brise donne à la terrasse une convivialité particulière. Soyons clairs, les problèmes existent aussi en été. Mais cette fois-ci, qu’importe. Un apéritif désaltérant, des amis, la fameuse terrasse, tout est réuni pour que les difficultés ne deviennent qu’une occasion de se surpasser, de montrer qui est vraiment le boss ici. Si nous ne sommes pas moins philosophes en hiver, nous sommes moins sujets au peak state. Qu’est-ce que le peak state ? Comment le déclencher ? Pourquoi peut-il changer la manière dont nous vivons les événements ? C’est tout le sujet d’aujourd’hui.
Qu’est-ce que le Peak State ?
L’humain est fait d’émotions. Il possède des traits de caractère, des facultés, des qualités et de petits défauts pour donner du caractère à tout cela. Et nous en parlons chaque semaine. Imaginez un instant que la performance ne dépende pas de ce que nous vivons, mais plutôt de la manière dont nous le percevons.
Revenons à nos problèmes du jour et à notre terrasse si agréable. Dans un bon contexte, nous relativisons facilement. Dans d’autres circonstances, les problèmes semblent insurmontables, ils nous rendent irritables, agressifs, mal dans notre peau…
Mieux encore, quelqu’un casse le vase légué par notre grand-mère : ça nous irrite, on doit gérer à la fois la colère, la tristesse, apprendre à pardonner et laisser le temps faire son œuvre. Mais il suffit que nous soyons amoureux et nous nous empressons de dire « ce n’est pas grave, tu es tellement séduisant(e) quand tu fais des bêtises ». Nous sommes pourtant sincères dans les deux cas.
En français, le peak state désigne un « état de conscience optimal ». Il modifie la façon dont nous allons vivre les événements qui nous entourent, mais aussi les efforts que nous devrons réaliser pour en tirer une expérience positive.
Différents types de peak states permettent d’appréhender notre vie de façons variées, par exemple pour :
profiter de l’instant présent et ne plus donner prise à la pression ;
monter en énergie et transformer chaque difficulté en motivation ;
accepter les écarts des autres et améliorer notre empathie.
La triade du peak state selon Tony Robbins
Tony Robbins évoque la triade du peak state. Selon lui, nous disposons de 3 champs d’action pour modifier notre état de perception :
Questionner notre physiologie. Quelle attitude physique me mettra en peak state ? Cette question nous suggère de bien manger, de nous donner un sommeil de qualité, mais aussi d’adopter des postures fortes, de bouger et de respirer profondément… On comprend mieux pourquoi tant de gens éprouvent le besoin de courir ou de danser.
Questionner notre attention. Est-ce que j’accorde de l’attention aux faits utiles ? Est-ce que mes pensées contribuent à changer les choses ou est-ce qu’elles nourrissent simplement un état d’esprit pesant ? Est-ce que les choses iront mieux si je souffre ?
Questionner notre langage ? Mon langage transmet-il de l’énergie ? Est-ce que j’utilise un vocabulaire positif et enthousiaste ? On conseille souvent d’éviter les superlatifs et les termes peu nuancés (« toujours », « jamais », « rien »…). Et surtout, est-ce que je me pose des questions suffisamment puissantes pour favoriser l’émergence de solutions ?
Comment exercer son peak state au quotidien ?
Le peak state apparaît de lui-même dans certaines circonstances (la fameuse terrasse en été). On peut le déclencher en s’appuyant sur la triade du peak state. Mais l’idéal reste de l’exercer pour en faire un état permanent. Du moins, on peut chercher à favoriser son émergence et à faire en sorte que ses effets durent plus longtemps. Quelques exercices quotidiens vont dans ce sens.
1 — Pratiquer l’autohypnose
La pression continuelle nous empêche parfois de percevoir les événements dans leur globalité. Tout semble s’acharner contre nous. Revenir à l’instant présent permet d’échapper à cette pression. C’est une sorte de remise à zéro des compteurs.
L’autohypnose consiste à se recentrer sur l’instant présent puis à poser de l’attention sur nous-mêmes et notre potentiel. Vous pouvez par exemple tester la séquence suivante :
Prenez une position confortable et fixez un point devant vous.
Observez le point. Ressentez le sol qui vous porte. Respirez lentement.
Détendez-vous et ne retenez pas vos paupières lorsqu’elles se ferment sous leur poids.
Prenez conscience de votre corps, de vos jambes, de vos bras, de vos orteils, de vos oreilles…
Si vous êtes en extérieur, observez les courants d’air. Prêtez attention aux sons et aux parfums.
Prenez le temps de remarquer que vous existez, que vous êtes là.
Laissez vos émotions s’échapper.
Imaginez un carré lumineux par terre. C’est une trappe.
Tirez lentement la poignée de la trappe et découvrez l’escalier qui se trouve dessous.
Imaginez-vous descendre cet escalier.
Comptez les 10 marches. À chaque nouveau pas, vous vous sentez plus libre.
Lorsque vous arrivez en bas plus rien n’a de prise sur vous, la peur, la colère, les regrets n’existent plus. Vous comprenez que cet état existe toujours en vous, il peut s’estomper de temps en temps, mais vous pouvez le restaurer.
Remontez lorsque vous vous sentez prêt. Comptez les marches en sens inverse.
Ouvrez les yeux et vous étirez lorsque vous le souhaitez.
N'hésitez pas à consulter notre article sur l'hypnose pour découvrir les dessous d'un phénomène énigmatique.
2 — Activer son corps
Nous sommes moins sensibles au stress et à la peur lorsque nous passons en mode action. Les problèmes ne disparaissent pas, mais nous mettons le focus sur ce que nous allons faire plutôt que de ressasser toutes les hypothèses indésirables.
Bouger permet d’activer nos organes, de faire circuler le sang et l’énergie dans notre corps. Cela nous fatigue, mais l'énergie restante est tout de suite disponible. Et la dopamine libérée lors de l’activité physique nous permet de nous sentir simplement bien.
Jo m’a récemment confié qu’il stimule à la fois sa vision, son audition et sa kinesthésie. Et pour ça, il a un exercice explosif : il pratique des séances de mini trampoline, en écoutant une musique inspirante, face à son vision board. De cette manière, il ancre ses objectifs à travers plusieurs sens. Il les associe à la sensation de propulsion et d’élévation grâce au trampoline, mais aussi à des émotions puissantes grâce à la musique. La vision n’est plus une « liste de choses à faire », mais une façon de vivre. À faire au moins 10 minutes par jour.
Et vous, qu’est-ce qui vous met le plus d’attaque le matin, un café et une séance de lecture d’émail ou un jogging ?
3 — Se rappeler qu’il existe d’autres alternatives
Quand les choses deviennent compliquées, lorsqu’on se sent stressé, qu’on a peur ou que la colère monte, on peut se rappeler que ces sentiments ne sont pas une fatalité. Nous pouvons choisir de vivre les choses sous un autre point de vue.
Bien sûr, tout ceci semble bien facile lorsqu’on lit un article de blog. Mais prenez un instant et demandez-vous :
Comment réagiriez-vous si la personne qui vous agace vous avait aussi rendu un grand service ? S’il s’agissait de votre enfant ou d’un ami auquel vous pouvez tout dire ?
Auriez-vous ressenti la même chose à une autre époque ? Est-ce que tout ceci avait de l’importance lorsque vous étiez adolescent ? Que restera-t-il de tout cela dans 5 ans ?
Est-ce qu’en abordant la situation différemment vous ne seriez pas plus heureux ? Ne seriez-vous pas plus fier de vous ? Ou, à l’inverse, qu’avez-vous à gagner à rester dans la frustration ?
4 — Pratiquer la gratitude
Stendhal ne voulait collectionner que les moments de bonheur. Et si le sens du peak state c’était justement de prendre un moment pour se rappeler tous les petits cadeaux que la vie nous fait et qu’on ne voit plus ?
La gratitude ce n’est pas simplement dire merci à la vie ou aux gens qui nous entourent. C’est aussi prendre conscience que tous ces objets, que tous ces événements anodins en apparence, constituent une chance. Je pense par exemple au fait d’avoir un toit pour s’abriter ou de pouvoir prendre une pleine respiration d’un air frais.
Quelques astuces permettent de profiter de cette sensation de bien-être et de reconnaissance envers la vie toute la journée :
conserver un carnet de gratitude pour noter toutes les petites choses qui vont bien ;
prendre 5 minutes, le soir, pour accorder de l’attention à trois choses dont nous sommes heureux ;
prendre conscience de la succession infinie de hasards qu’il aura fallu pour que nous soyons ce que nous sommes aujourd’hui.
Pour mieux comprendre ce concept, n'hésitez pas à consulter notre article sur la gratitude.
Nous avons vu ensemble ce formidable concept qu’est le peak state : notre état de conscience détermine le plaisir que nous éprouvons au quotidien, mais aussi la pertinence de nos actions. Il compte plus que les événements eux-mêmes… Si le peak state se manifeste naturellement de manière ponctuelle, l’entraînement permet d’y revenir de plus en plus facilement et de prolonger ses effets.
Si vous sentez que vous décrochez, si vous avez besoin de prendre du recul, abonnez-vous à la chaîne YouTube de Jo. Ces vidéos décontractées et décomplexées vous aideront à regarder les choses sous un autre angle.
À bientôt,
Adrien
Comments