Peut-on créer un contexte favorable pour lutter contre les TCA ? Anorexie mentale, boulimie nerveuse, hyperphagie boulimique ou nocturne, orthorexie, potomanie, mérycisme… de nombreux dysfonctionnement de l’alimentation se cachent derrière l’acronyme barbare de TCA (autrement connus comme les troubles du comportement alimentaire). Pour certains, ce ne serait qu’une question de rigueur, de motivation ou de force de caractère. Mais ceux qui y sont confrontés découvrent une autre réalité. Les TCA relèvent de phénomènes profondément ancrés dans notre inconscient. Les dominer demande de déconstruire un mode de pensée pour en reconstruire d’autres, plus profitables. C’est là que le coaching en trouble du comportement alimentaire intervient. Aujourd’hui nous voyons comment favoriser cette transition parfois difficile.
Quelle est la cause des TCA ?
Si la conséquence visible des troubles du comportement alimentaire est justement alimentaire et physiologique, l’origine du TCA se révèle principalement émotionnelle. Bien que les plus récentes études tendent à montrer que ces maladies peuvent aussi reposer sur des facteurs métaboliques, c’est avant tout notre façon de voir le monde qui les rend si difficiles à maîtriser.
Le cerveau limbique contre le néocortex
Notre cerveau possède une structure particulièrement complexe. Plus que de simples neurones mis bout à bout, il contient différentes parties responsables de nos compétences très variées.
Le néocortex par exemple gère l’intelligence cartésienne et la capacité à tenir des raisonnements logiques. Le cerveau limbique, pour sa part, gère les émotions. Il est à l’origine des besoins « irrationnels » ou du moins, des besoins que notre conscience n’arrive pas à expliquer. Cette dualité explique que nous ayons parfois irrésistiblement envie de choses dont on sait pertinemment qu’elles sont destructrices. Ça vous parle ?
Les TCA naissent dans le cerveau limbique et sont liés à notre intelligence émotionnelle. C’est ainsi qu’ils esquivent notre capacité d’autocontrôle.
Le rôle de l’estime de soi dans les TCA
La surcharge émotionnelle à l’origine des TCA peut être de différente nature selon les personnes, leur vécu ou leur manière de faire face à l’adversité. Mais on remarque régulièrement un lien avec l’image de soi. Les TCA apparaissent généralement chez des personnes qui présentent une de ces caractéristiques :
elles mettent trop d’exigences sur elles-mêmes ;
elles ne s’aiment pas ;
elles manquent de confiance ;
elles ont fait face à un choc émotionnel ;
elles ne trouvent pas leur place dans leur communauté (famille, amis, collègues…).
Le manque de sommeil, l’ennui ou les carences alimentaires contribuent souvent à amplifier le mécanisme : ces situations déstabilisent le métabolisme ou empêchent la prise de recul.
Les émotions traduisent un écart entre ce qu’on cherche et la réalité perçue. Elles nous poussent à agir. Quand les émotions deviennent trop fortes, nous pouvons tenter de relâcher la pression en agissant sur le mauvais levier. Avec les TCA, on cherche simplement à remplir ou à purger notre corps plutôt que de nourrir ou vider notre esprit.
Comment lutter contre les TCA ?
Un suivi médical est nécessaire pour gérer les TCA de la meilleure façon possible pour votre corps et pour votre psychisme. Si vous souffrez de troubles du comportement alimentaire, un médecin vous orientera vers les spécialistes adaptés aux spécificités de votre situation.
La notion du regard sur soi, la gestion des émotions et l’introspection en général jouent cependant un rôle important dans l’évolution de ces maladies de l’alimentation. C’est en particulier sur cette composante du trouble alimentaire qu’un coach en TCA peut vous aider.
1 - Prendre conscience de son trouble du comportement alimentaire
Pour modifier un comportement, nous vous devons d’abord le diagnostiquer. Cela veut bien sûr dire que nous devons reconnaître lorsque notre comportement alimentaire est anormal, pour ne pas dire nuisible.
La prise de conscience, c’est aussi comprendre les conséquences des troubles dans notre quotidien. Au-delà du fait de manger ou de ne pas manger, qu’est-ce que le TCA engendre dans notre vie ?
La perte ou la prise de poids ne sont pas les seules conséquences. On peut ressentir des gênes physiques telles qu’une envie de vomir, une impression de gavage, une faim permanente, une sensation de brûlure sur certains organes… Et parfois la mauvaise nutrition engendre d’autres problématiques sur la santé.
Des conséquences sociales apparaissent également. Une alimentation défaillante peut entraîner une baisse de performance, de concentration ou d’attention au travail, dans le sport, dans la vie familiale…
Notre temps part en fumée. Les boulimiques, par exemple, cherchent à compenser leur excès. Cela signifie qu’en plus du temps qu’ils passent à manger, ils consacrent une bonne partie de leur semaine à faire de l’exercice. La boulimie avale également leur emploi du temps.
L’impact sur la charge mentale ne doit pas être sous-estimé. Les TCA peuvent entraîner un sentiment de culpabilité, un mauvais sommeil, des échecs plus nombreux qu’à l’accoutumée… tout cela contribue à créer une préoccupation inutile qui peut d’ailleurs nourrir le TCA.
Finalement, qu’est-ce qui engendre ce besoin d’une alimentation « extrême » ? Êtes-vous en manque d’affection ? Ressentez-vous une insécurité relationnelle, une peur d’être rejeté ? Est-ce la conséquence d’un choc émotionnel ? Notre article sur l’écoute et le décodage de ses émotions peut vous aider à trouver la cause racine de votre situation.
Lorsqu’on fait le bilan, il est intéressant de mesurer l’ampleur de ces phénomènes, avec quelle intensité et quelle fréquence se manifestent-ils ?
2 - Accepter sa singularité
Les troubles de la conduite alimentaire sont parfois la conséquence visible d’un manque d’estime de soi aigu. On ne s’aime pas, on ne se trouve pas à la hauteur, on manque de confiance…
On entre dans un cercle vicieux. On sait qu’on se fait du mal en se nourrissant de façon inappropriée ou en vomissant régulièrement. On s’en veut et l’on alimente ainsi le manque d’estime qui nous pousse un peu plus dans une conduite alimentaire extrême.
Accepter son identité est nécessaire pour relâcher la pression et ne plus donner prise aux troubles du comportement. On ne choisit pas qui l’on est et ce n’est pas toujours facile d’accepter sa différence, même si elle apporte aussi des qualités que d’autres n’ont pas. La nature a donné des points forts à chacun d’entre nous et voici quelques pistes de réflexion pour mieux vous accepter :
Quelles sont vos forces et vos qualités ?
Qu’avez-vous réussi cette semaine (et vous avez réussi des choses, même si vous ne le voyez pas) ?
Dans quelles mesures les exigences que vous posez sur vous-même sont-elles dictées par la société de consommation ou la société de l’image ?
Quelles leçons avez vous tirées de vos difficultés ? Comment vous rendent-elles plus fort ?
Quels objectifs et quelles valeurs vous tiennent à cœur et vous donnent envie de vous dépasser ?
L'erreur n'est-elle pas humaine ? Qui ne fait pas d'erreur ?
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter nos astuces pour nourrir sa confiance en soi.
3 - Ho’oponopono
La méthode Ho’oponopono vient d’Hawaï. Voilà une sonorité qui nous fait voyager loin de nos complexes. Mais la technique possède d’autres avantages que son doux nom évocateur.
Ho’o représente le « passage à l’action » tandis que pono évoque plusieurs concepts liés à la bienveillance telles que l’honnêteté, la moralité ou la bonté. Le pono est un état d’esprit à part entière dans la culture hawaïenne.
La notion de réalité est au cœur du pono. Les adeptes du concept considèrent que la réalité ne prend un sens qu’à travers nos pensées. En Europe, on fait généralement allusion à cet étalement de peinture sur une toile qui ne devient un magnifique tableau ou une œuvre ratée qu’à travers les yeux de celui qui le regarde.
Les Hawaïens savent que l’état d’esprit pono n’est pas un acquis. Notre histoire, l’histoire de notre famille, de nos ancêtres, ce que nous lisons et entendons contribuent à modeler notre regard. Ils nous incitent à classer ce qui nous entoure comme bien ou mal… Le Ho’oponopono cherche à enlever ce filtre pour nous libérer du jugement, de la critique ou des croyances limitantes.
La technique est simple, il vous suffit de vous adresser les quatre phrases suivantes :
Je suis désolé ;
Je te demande pardon ;
Je te remercie ;
Je t’aime.
Bien entendu, cela suppose que ces phrases soient dites avec sincérité. Pour cela, on peut considérer que nous avons tous gardé notre âme d’enfant. Simplement, une partie de nous s’est transformée pour faire face à nos responsabilités. Quelque part, le « moi adulte » a besoin de reconnaître que, parfois, il entraîne le « moi enfant » un peu trop loin. Qu'avez-vous envie de dire à l'enfant plein de rêves et d'innocence qui est encore en vous ?
Le terme de troubles du comportement alimentaire regroupe différentes maladies qui nécessitent généralement l’aide de spécialistes. Trop attendre, c’est risquer des dommages physiques et psychiques lourds. Les troubles alimentaires sont, dans la majorité des cas, le symptôme d’une surcharge émotionnelle elle-même nourrie par une image de soi extrême. Les principes que nous avons vues ensemble visent à vous aider à prendre du recul pour renouer avec vous-même.
Nous aurions pu évoquer d’autres techniques comme l’hypnose contre les TCA, la méditation ou un sommeil de qualité qui apportent une bouffée d’oxygène et redonnent la patience nécessaire pour avancer. N’hésitez pas à vous abonner à la chaîne YouTube de Jo pour découvrir ses vidéos de méditation guidée. Elles pourraient vous surprendre.
À bientôt.
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