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Gérer la Critique : Avancer Quoi Qu'il Arrive

Le dalaï-lama est un agent de la CIA ! On entend vraiment n’importe quoi. Et encore, quand il s’agit du dalaï-lama, ça prend une tournure humoristique. Mais lorsqu’il s’agit de nous, c’est beaucoup plus déstabilisant. Et le mot est faible. Ce n’est pas toujours facile de faire face à la critique et un sentiment de colère ou de démotivation peut vite nous envahir. Non, ce n’est pas de l’hypersensibilité, tout n’est pas permis. Mais s’il faut savoir dire stop, fouiller dans ces mots difficiles à avaler pourrait nous aider à trouver une petite pépite pour nous surpasser. Aujourd’hui, nous voyons comment gérer la critique.




Pourquoi les critiques me blessent-elles ?

Toutes les critiques n’ont pas le même objectif. Certaines sont des conseils formulés, parfois maladroitement, par des gens qui veulent simplement nous aider. D’autres prennent la forme de véritables pics, des flèches imbibées de poison avec pour seul but de provoquer une erreur de notre part. Mais elles nous touchent toutes, quelle que soit l’intention réelle de leur auteur.

Le vrai responsable c’est le biais de négativité. Les psychologues, mais surtout les négociateurs professionnels, ont remarqué toute une série de phénomènes illogiques dans notre façon de penser. Notre cerveau, si réputé pour ses capacités rationnelles, se retrouve parfois totalement à côté de la plaque. La chaîne YouTube Science étonnante en parle d’ailleurs en détail dans sa série crétin de cerveau, il s’agit des biais cognitifs. L’une de ces erreurs d’appréciation, c’est justement le biais de négativité.

Le biais de négativité nous pousse à accorder plus d’importance à un détail négatif qu’à une multitude d’événements positifs. Alors que les commentaires élogieux nous font simplement du bien, une toute petite critique peut nous mettre hors de nous… C’est aussi ce biais de négativité qui a tendance à donner plus de poids à la peur qu’à l’espoir lorsqu’on hésite à se lancer dans un nouveau projet. Et le problème, c’est justement que la colère, la démotivation ou la peur nous font perdre notre capacité à identifier les solutions qui s’offrent à nous.

La chimie joue un rôle clé dans le processus, notre mémoire aussi. Lorsqu’on prend une claque, un réflexe défensif nous conduit à secréter de l’adrénaline. Cette hormone du stress multiplie l’intensité de nos émotions et induit des réactions parfois maladroites. Cependant, ce phénomène ne dure que quelques minutes. Lorsque la blessure dure, c’est simplement que nous la régénérons en revivant mentalement la scène.

Notre ego, notre orgueil et notre estime de soi tirent discrètement les ficelles qui amènent la critique exactement là où elle fait mal. Celui qui doute prend la critique comme une confirmation de son incompétence et se démotive. À l’inverse, celui qui possède un ego solide vit la critique comme une attaque jalouse et riposte par la colère. Il n’y a pas que le biais de négativité dans la vie. Le biais de confirmation, lui, nous pousse à tout interpréter comme la confirmation de nos croyances actuelles. Ce qui fait mal, ce n’est pas tellement la critique, mais le sens que nous lui donnons.

Comment se maîtriser face aux critiques ?

Un monde où tout serait mesuré, ou chaque mot aurait sa place exacte et serait parfaitement enrobé de bienveillance ne serait peut-être juste pas aussi surprenant que la réalité. La critique participe à ces petites aspérités qui rendent le parcours de chacun unique. Le but du jeu ne consiste pas tellement à supprimer notre réaction, mais à adopter le point de vue le plus utile.

Il est urgent d’attendre. Lorsque la pression monte, nous entrons dans cette phase biochimique qui nous mène mécaniquement vers une réaction mal calibrée. Vous savez, le fameux « j’aurais dû lui dire que ...». Laisser quelques minutes à son corps pour supprimer l’excès d’hormones est souvent profitable.

Quelle est l’importance de la remarque sur le long terme ? Les critiques gratuites ne servent à rien. Et si elles sont inutiles, alors consacrons notre énergie à autre chose.

« N’écoutez pas ce que les gens disent de lui, mais ce que, lui, dit des autres ». La critique ne décrit que la pensée de celui qui la formule. Celui qui dit que je ne suis pas suffisamment intelligent a raison : « il trouve que je ne suis pas intelligent ». Cela ne présage en rien de l’opinion des autres ni de mes résultats à venir. En revanche, la critique en dit long sur l’empathie de son auteur et sur la façon dont il écoute mon raisonnement.

Le vrai but du jeu reste d’éviter les pièges. De nombreux cas de figure existent, mais le plus souvent la critique constitue un piège à 3 visages :

  • 1 er visage : la personne en face de nous veut nous faire sortir de nos gonds pour nous discréditer ;

  • 2e visage : les biais de négativité et de confirmation faussent notre jugement ;

  • 3e visage : la personne en face de nous cherche à nous aider.

Dans tous les cas, il est utile de prendre du recul pour comprendre les enjeux et les mécanismes en cours avant d’agir.

Finalement, la pratique du yoga ou de la méditation peut nous préparer aux commentaires des autres. Elle nous aide à nous focaliser sur l’instant présent et à supprimer les tensions accumulées dans le passé pour rester soi-même face aux désagréments à venir.

Comment réagir face aux critiques ?

Si la critique peut jeter le doute sur la pertinence de nos actions, elle constitue pourtant une excellente opportunité de redorer notre image. Mieux vaut alors faire preuve de maîtrise de soi plutôt que de s’emporter ou de s’écraser. Cette aptitude à se renforcer dans l’adversité s’exprime notamment à travers 3 concepts :

  • L’écoute active. Écouter la critique et chercher à la comprendre se révèle plus utile que d’explorer ses pensées à la recherche de contre-arguments. Cette écoute active devient évidente lorsque l’on reformule l’idée de notre interlocuteur avec une phrase telle que « si je comprends, tu penses qu’il serait plus pertinent de… ». Comprendre l’autre ne signifie pas pour autant valider son avis.

  • Poser des questions pertinentes permet de rentrer dans l’espace très fin qui existe entre la soumission et la contradiction. Il s’agit de ne pas balayer les propos de l’autre sans pour autant accepter et se taire. La question s’appuie sur le postulat de l’autre puis cherche à amener le raisonnement à un niveau supérieur. « Sur quels éléments en particulier ma méthode n’est-elle pas suffisamment rapide ? ». « Est-ce que la compétence ne constitue pas un facteur plus important que la rapidité ? » ou « Comment pourrions-nous améliorer notre rapidité ? » ;

  • Faire preuve de gratitude et remercier la personne permet de désamorcer une situation qui pourrait mener au conflit.

Chaque puits possède un fond. Personne ne peut intérioriser indéfiniment ses émotions. Le dialogue permet de libérer la pression. Et si l’interlocuteur utilise un langage manifestement inapproprié, il peut être utile de lui préciser que, d’après vous, ses propos sont inappropriés. On entre alors dans le cadre de la gestion des personnes manipulatrices.

Comment reconnaître et formuler une critique constructive ?

Le progrès vient toujours d’une pensée nouvelle, d’un point de vue qui nous échappait ou que nous ne voulions pas reconnaître encore hier. Pouvoir recevoir une critique et analyser objectivement son intérêt constitue un formidable atout. Mais la vraie question reste de savoir si la personne en face de vous se place dans une logique constructive ou non.

L’emploi de la première personne, plutôt que de la seconde, révèle l’état d’esprit des gens. Comparez ces deux formules :

  • « ton jeu de jambes devrait être plus rapide » ;

  • « je pense que ton jeu de jambes gagnerait à s’accélérer ».

La seconde proposition constate une opinion alors que la première porte un jugement. Le « je » ramène le focus sur celui qui s’exprime et donc il relâche la pression sur celui qui reçoit le message.

Le plan d’action compte plus que le responsable. La critique constructive met l’accent sur les faits et propose une solution que l’interlocuteur reste libre d’accepter ou non.

La solution optimale se trouve toujours dans l’échange. Celui qui demande un retour après avoir formulé une critique ouvre la porte à la discussion et à une réflexion qui doit permettre de faire progresser les points de vue. La critique constructive ne cherche pas à s’imposer, mais à construire de meilleures alternatives par itération successives…

Le timing compte. Un commentaire n’est réellement utile que s’il est encore temps d’agir. Savoir ce qu’il aurait fallu faire n’apporte que des regrets. En revanche, tout le monde voudrait connaître les options encore possibles. Bien sûr, l’analyse du passé demeure essentielle dans la logique d’amélioration. Là encore, la formulation compte pour beaucoup : « je pense que tu devrais intégrer plus de cardio dans ton entraînement » et plus valorisant que « tu étais à la ramasse sur l'endurance ».

Les critiques trop sensibles sont formulées en privé et de vive voix. Lorsqu’une personne nous prend à part pour pointer la faiblesse de nos actions, c’est souvent qu’elle cherche à préserver notre image. Les écrits laissent une marque durable et peuvent faire l’objet d’interprétations et de conséquences imprévisibles en particulier s’ils sont adressés à de multiples destinataires.




Si les remarques vous piquent, si vous tapez du poing sur la table et si vous restez déterminé à avancer malgré les doutes, bravo, vous êtes une personne engagée. Gérer la critique, ce n’est pas effacer sa personnalité, c’est juste attraper le petit plus qui peut faire la différence. Dans la majorité des situations, l’idéal reste de :

  • prendre du recul ;

  • comprendre le mécanisme émotionnel qui se joue en nous ;

  • se rappeler qu’une opinion ne décrit pas une vérité ;

  • questionner et construire quelque chose de plus fort sur la critique.

Mais surtout, quoi qu’il arrive et en toute circonstance… méfiez-vous du dalaï-lama.


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À votre succès Jo Sainz







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