Avez-vous déjà ressenti cette sensation d’immersion totale dans une activité. Vous êtes dans votre bulle. Le défi est de taille, beaucoup de gens hésiteraient, mais vous, vous savez exactement quoi faire. Et surtout, vous savez que vous pouvez le faire. La tâche prend parfois des heures, mais avant de vous en rendre vraiment compte, le temps a filé et lorsque vous arrivez au terme du challenge vous ne vous souvenez plus vraiment de ce qu’il s’est passé. Seule une intense satisfaction reste. Cet état de concentration quasiment hypnotique, c’est le flow. Et c’est le sujet d’aujourd’hui.
Qu’est-ce que le flow ?
Le flow est un état psychique caractérisé par un sentiment de profonde satisfaction malgré une activité difficile et éprouvante. Si on l’appelle l’état de flow, c’est justement parce que tout semble couler malgré les obstacles. Le temps disparaît, la pensée accélère, la précision des gestes et des raisonnements s’aiguise.
L’action compte plus que le résultat pour quelqu'un qui entre dans le flow. L'état psychique concentre notre attention sur nos actes plutôt que sur nos buts. C’est ainsi qu’on peut rencontrer des perdants heureux d’avoir contribué à un « beau match », à l’issue d’une compétition sportive intense.
La concentration et l’utilisation d’une compétence à son maximum constituent le second aspect du flow. On doit s’engager dans une activité difficile, mais réaliste. On se sent ainsi pleinement utile et certain de donner le meilleur de nous-mêmes.
Cette recherche d’une adéquation quasiment parfaite entre le potentiel et l’activité d’un individu a contribué à donner au flow le nom d’« état d’expérience optimale ». On comprend alors que beaucoup de personnes le recherchent, que ce soit pour améliorer leurs résultats ou pour prendre un plus grand plaisir dans l’action. Une question simple se dessine alors : comment favoriser l’état de flow ?
Comment entrer dans le flow ?
1 — Se concentrer
Une intense concentration caractérise l’état de flow. Deux concepts s’imposent alors :
— Se focaliser sur une unique tâche. On ne peut être totalement concentré que si l'on a clairement décidé de travailler sur une mission précise.
— Supprimez les distractions. Il s’agit du corollaire du principe précédent. Lorsqu’on définit une tâche prioritaire, on exclut également toutes les autres. Et ceci demande évidemment de se couper des notifications impromptues des téléphones, des réseaux sociaux ou de tout ce qui peut vous sortir de votre bulle de concentration.
La respiration en boîte (ou box breathing) permet d’augmenter la concentration. Je vous invite d’ailleurs à consulter l’article sur la gestion des pensées parasites pour obtenir plus de détails à ce sujet.
Un cadre de travail inspirant permet à la conscience d'oublier les limites et de se concentrer sur une activité précise. Selon votre sensibilité, choisissez un lieu dégagé, rangé, sans obstacle. Vous pouvez écouter une musique relaxante ou, pourquoi pas, épique. Parfois, il s’agit d’avancer en binôme avec une personne complémentaire, avec qui le courant passe.
Finalement, pour rester focus sur votre mission, oubliez le flow. Chaque fois que vous vous demandez si vous êtes entré dans la zone, vous perdez le contact avec vos actions et risquez justement de quitter le flow.
2 — Lâcher prise
On se surprend parfois à réaliser des choses qu’on ne pensait pas possibles. On se dépasse, on traverse les difficultés sans vraiment savoir comment. C’est toute la saveur du flow. Et si une partie du secret consistait à laisser les a priori derrière nous, à se libérer de nos émotions, bref, à lâcher prise.
La symbolique du lâcher-prise est riche. L’oiseau lâche prise pour s’envoler. On lâche prise pour tendre la main vers quelqu’un ou recevoir un cadeau. Lâcher prise, c’est arrêter de lutter contre le courant, parfois contre soi-même, pour justement utiliser le courant pour nous emmener vers nos objectifs. Avec le lâcher-prise, on se fait plus confiance, on peut enfin agir de façon fluide et rapide. Ça vous rappelle quelque chose ?
La peur constitue souvent le principal obstacle au lâcher-prise. Et pourtant, les pires scénarios apportent aussi leur lot de succès. Oui, le pire peut arriver. Imaginez ce pire scénario, acceptez qu’il puisse se produire et vous apporter quelques avantages aussi. Revenez ensuite au présent. Rien ne sert de ressasser éternellement les mêmes idées.
La pratique de la méditation aide à retrouver le calme intérieur et à prendre du recul vis-à-vis de ses émotions. Vous pouvez également vous concentrer sur vos sensations corporelles, par exemple, en ressentant l’air entrer et sortir de votre nez.
La résignation ne doit pourtant pas remplacer le lâcher-prise. Il s’agit de se donner un espace de liberté pour progresser, pas d’abandonner. Il n’y a pas de flow sans persévérance.
3 — Se challenger et monter en énergie
Le flow ne serait pas si recherché, ni remarquable, si tout était réellement si facile. Tout le plaisir d’entrer dans le flow, c’est justement de trouver des ressources pour avancer dans une situation qui requiert l’excellence. La notion de flow n’existe que dans le challenge.
L’équilibre entre l’objectif et l’aptitude définit le niveau de challenge idéal. Une aptitude supérieure à l’objectif provoque l’ennui et nous pousse à penser à autre chose. À l’inverse, un objectif supérieur à l’aptitude induit le stress, la démotivation et peut même nous mener à l’abandon.
Posez-vous ces questions : Quelles limites voulez-vous dépasser ? Laquelle de vos compétences allez-vous challenger ? Qu’est ce que vous pouvez faire de nouveau ? Comment faire 4 % mieux que ce que vous faites d’habitude ?
Mettez-vous dans une situation qui permet à votre talent de s’exprimer. Sortez de votre zone de confort, chassez l’ennui, prenez des risques et entrez dans la brèche.
4 — Développer ses compétences
La maîtrise, l’aisance, la réussite quand personne n’y croyait, sont autant de situations qui donnent la sensation qu’une magie opère. C’est justement pour cette raison que le flow fascine. Et pourtant, il ne s’agit pas de magie. On oublie souvent que lorsque les choses ont l’air facile, c’est qu’elles sont réalisées par un expert. Le flow est simplement une question de compétences pleinement libérées.
Le développement des aptitudes est un préalable nécessaire au flow. Personne n’est « naturellement » doué. Même si, à l’évidence, certains possèdent des prédispositions pour acquérir des capacités spécifiques, toutes les facultés s’obtiennent par entraînement. L’humanité marche depuis des millénaires et pourtant les enfants continuent de tomber avant de savoir marcher.
Entraînez-vous. Trompez-vous, comprenez vos erreurs, corrigez-les. Si vous ressentez de la difficulté, c’est que vous progressez. Répétez et éduquez votre système nerveux pour développer vos réflexes, pour agir plus vite et pour continuer à agir avec précision, sous pression.
L’idée de devenir un maître dans votre domaine vous aidera à optimiser votre entraînement. Ne travaillez pas parce que c’est nécessaire. Demandez-vous quel exercice vous permettra de progresser le plus. Entraînez-vous parce que vous avez la volonté de vous améliorer sur un point précis de votre pratique.
Avec ces 4 clés, nous avons vu qu’entrer dans le flow, c'est avant tout une question de préparation. Choisissez le bon objectif, répétez les bons gestes, libérez-vous de la peur et vous passerez plus fréquemment dans cette brèche où tout devient possible.
Si vous souhaitez aller plus loin, n’hésitez pas à consulter notre article sur la préparation mentale et abonnez-vous à la chaîne YouTube de Jo. Chaque semaine, une vidéo vous présente des conseils, des hypnoses ou des phrases motivantes pour vous inspirer et vous surpasser.
Adrien
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